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Aéroport de Toulouse : les approximations de Bruno Le Maire

Lors de la séance des questions au gouvernement, j’ai interpellé hier le Ministre Bruno Le Maire sur le résultat de l’opération de privatisation de l’aéroport de Toulouse.

Menée en 2015 par l’ancien ministre de l’économie et des finances (Emmanuel Macron), la vente de cette entreprise publique au groupe chinois Casil constitue un véritable cas d’école. Le bilan de cette opération est bien éloigné des déclarations du ministre de l’époque sur le « formidable projet industriel » et ses excellentes « garanties sociales ». Il témoigne de tous les travers de ce type d’opération : opacité, affairisme, spéculation, mensonge et au final, une plus-value de 200 millions empochée par le fonds chinois Casil (voir ma question au gouvernement).

La réponse du Ministre Bruno Le Maire à ma question d’hier présente plusieurs zones d’ombres et incohérences.

D’abord, il se réjouit des « bénéfices » réalisés « aujourd’hui » par l’aéroport de Toulouse, mais oublie de rappeler que l’aéroport était déjà « rentable » avant sa privatisation, avec des bénéfices de l’ordre de 10 millions d’euros par an.

Ensuite, il s’obstine à qualifier l’offre formulée par Casil en décembre 2014 de « mieux-disant » alors même que tous les analystes considéraient que cette offre sous-estimait la valeur réelle de l’entreprise publique, et que la cour des comptes a depuis jugé que cette privatisation était « un échec à ne pas renouveler ».

Puis il évoque un montant de 126 millions d’euros d’investissements qui auraient été réalisés par le groupe, bien que le fonds chinois n’en revendique lui-même que 84 sur les 850 millions sur 30 ans auxquels il s’était engagé !

Au delà de la plus-value considérable que la vente en cours va permettre au « fonds vautour » de réaliser, il est clair désormais que la privatisation n’était qu’une opération financière, Casil ayant fait main basse sur le fonds de réserve. Emmanuel Macron le laissait à demi-mot entendre en 2016, en déclarant : « L’État un très mauvais actionnaire. (…) Il a laissé l’argent s’accumuler sans jamais réinvestir, C’est pour ça qu’il y avait une telle tontine au moment de la vente ». Que n’a t-il fait lorsqu’il était ministre pour que cette cagnotte soit investie dans l’aéroport ?

Enfin, Bruno Le Maire ne répond nullement sur le pacte secret négocié par Emmanuel Macron qui donnait en réalité les clés de l’entreprise à l’actionnaire privé, même minoritaire, et ne prend pas finalement pas l’engagement que le futur acquéreur (Eiffage) ne profite pas du même traitement de faveur.

Je vais donc réitérer mes questions par écrit au Ministre afin d’obtenir les éclaircissements indispensables sur cette opération qui augure mal du sort d’Aéroport de Paris.

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