L’exigence de justice pour le jeune Nahel doit s’exprimer fortement mais pacifiquement
Après que le jeune Nahel ait été tué lors d’une opération de police mardi dernier à Nanterre, les images accablantes et inacceptables qui ont circulé sur les réseaux ont heurté tout un peuple et nourri, au-delà de la tristesse et de la compassion, une colère populaire légitime.
Comme une très large majorité de la population, je la partage, car il n’est pas tolérable de mourir dans de telles conditions, lors d’un banal contrôle routier. C’est pourquoi il est essentiel que les faits, si crûment mis en lumière par cette vidéo, soient officiellement établis.
La responsabilité du gouvernement est donc grande pour que cette exigence de vérité ne trouve aucune entrave sur son chemin, et que justice soit rendue dans les meilleurs délais à ce jeune homme de 17 ans, ainsi qu’à sa famille.
Au-delà de la colère, si légitime soit-elle, je veux également exprimer ma très grande inquiétude sur le risque d’une escalade d’incidents graves dans nos quartiers populaires. De tels incidents se sont déroulés hier soir à travers tout le pays et dans plusieurs villes de mon département de la Seine-Saint-Denis.
Je sais d’expérience que s’ils devaient se poursuivre dans les prochains jours, ce sont les familles et la jeunesse de nos quartiers populaires qui seraient les premières victimes des dégradations de biens privés comme d’équipements publics. Brûler des bus, des mairies, des écoles ou des crèches, tous ses équipements si essentiels à nos vies, pénaliserait avant tout les familles modestes qui en ont tant besoin.
C’est pourquoi, sans rien renier de l’esprit de révolte qui nous anime, je veux dire avec force que l’exigence de justice pour Nahel, peut et doit s’exprimer aussi fortement que pacifiquement.
J’appelle donc chacune et chacun, jeune ou moins jeune, à contribuer à cette juste cause avec esprit de responsabilité.
