skip to Main Content

Lettre du député #19 (décembre 2022)

Vous avez été élu en juin dernier avec le meilleur score (78,7%) de toute la France au second tour des élections législatives. Comment expliquez-vous un tel résultat ?

Stéphane Peu : C’est très clairement le produit de l’union à gauche. La création de la NUPES a été une très bonne nouvelle. Elle est le résultat d’une exigence citoyenne forte qui s’est exprimée, et qui a eu le dessus sur les logiques de division des partis que j’ai toujours dénoncées. Cette diversité dans l’unité de la gauche est précieuse.

Et puis je veux voir aussi dans ce beau résultat, le choix citoyen d’une action politique tournée vers l’humain et le terrain. C’est très important pour moi.

Quel bilan faites-vous des premiers mois du second quinquennat ?

SP : Je suis très inquiet. Emmanuel Macron n’a tiré aucune leçon de son élection. Comme je l’ai rappelé à Elisabeth Borne lors des questions au gouvernement le 3 novembre 2022, les français ont fait un choix conscient au printemps dernier. Celui d’écarter Marine Le Pen de la Présidence de la République. Et dans la foulée, ils ont fait le choix tout aussi conscient de ne pas donner de majorité à l’Assemblée nationale à Emmanuel Macron.

Cela aurait dû conduire ce dernier à une toute autre conception du gouvernement de la France. Une pratique plus modeste du pouvoir, disposée au dialogue, prête au compromis. Mais au lieu de cela, il fait tout le contraire.

Emmanuel Macron ne tient aucun compte du besoin de justice sociale qui s’exprime dans un pays qui souffre très durement, de l’effondrement du pouvoir d’achat des classes moyennes et des classes populaires.

Il a refusé par exemple la mise à contribution des super-profits, mais aussi l’augmentation du SMIC à 1.600 € net que nous avons proposé, ainsi que l’indexation des salaires sur l’inflation. Il s’en prend à nouveau aux personnes privées d’emploi dont il a encore réduit les droits. Et bientôt à celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt en repoussant l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
En s’acharnant ainsi, il ne peut qu’attiser le dépit, et servir de marche pied au Rassemblement national.

89 députés RN, ça vous préoccupe ?

SP : Évidemment. L’extrême-droite n’a jamais été aussi haute en France. Et on voit bien que leur présence en masse dans l’Assemblée nationale résulte aussi d’une dissémination et d’une banalisation des idées racistes dans les médias, comme dans toute la société.

Je prend cela très au sérieux. C’est un mouvement qu’on peut observer partout dans le monde. J’en tire comme enseignement que l’extrême-droite accéde au pouvoir quand, comme en Italie, la gauche se range derrière un libéral comme Mario Draghi. Et par contre, quand elle est rassemblée comme au Brésil autour de Lula, elle est victorieuse.

C’est pourquoi nous avons besoin d’une gauche rassemblée et concentrée sur ce qu’on attend d’elle : présenter au pays une alternative crédible et transformatrice.

Quelles sont vos priorités du moment ?

SP : Le travail parlementaire bien-sûr, mais comme toujours la Seine-Saint-Denis. C’est un département qui le mérite. La présidente de l’Assemblée nationale m’a confié une mission d’évaluation de la mise en œuvre du plan « Pour un État plus fort en Seine-Saint-Denis ».

Je m’étais déjà impliqué dans le précédent mandat sur l’élaboration du rapport parlementaire qui a permi de déboucher sur 23 mesures pour que la Seine-Saint-Denis rattrape son retard en matière de services publics, comme l’école, la police ou encore la justice.

Il s’agit maintenant de vérifier l’effectivité des annonces du gouvernement dans ces différents domaines.

Un gros travail va donc commencer en février prochain. Je vais y consacrer beaucoup de mon énergie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Back To Top