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Crise dans l’Éducation nationale : à quelle rentrée scolaire doit-on s’attendre ?

Monsieur le député Stéphane PEU interroge Monsieur le ministre de l’Education nationale sur l’organisation de la prochaine rentrée scolaire 2022-2023. En effet, à deux mois de cette rentrée, les syndicats enseignants s’alarment devant ce qu’ils qualifient très justement de « crise de recrutement la plus aigüe qu’ait connu l’Education nationale ».

Une crise qui, si elle existe déjà depuis plusieurs années, se manifeste aujourd’hui de manière encore plus accrue et préoccupante dans plusieurs académies, et en particulier celle dont dépend la circonscription de Monsieur le député : l’académie de Créteil.

Ainsi, pour le seul concours externe de cette année on dénombre seulement 521 candidats admissibles pour 1.079 postes et ce n’est pas le recours à la liste complémentaire qui permettra de combler cet inquiétant déficit.

Dans ce contexte, l’académie de Créteil, suivie par d’autres depuis, a lancé plusieurs opérations de « Job dating » afin de recruter rapidement en CDD du personnel. Des initiatives qui ne règlent rien sur la durée et ont de quoi inquiéter notamment parce qu’aucun module de formation n’est proposé pour accompagner les candidats ainsi recruter dans ce métier.

Comme indiqué précédemment, cette crise n’est pas nouvelle mais elle aurait sans nul doute pu être éviter si l’institution avait accepté de travailler avec les organisations représentatives de l’Education nationale. Car, en effet, de nombreuses propositions existent pour rendre le métier d’enseignant plus attractif : augmentation des salaires, amélioration des conditions de travail, mise en place des pré-recrutements, sécurisation des parcours et démocratisation de l’accès au métier.

En tout état de cause, Monsieur le député, indique être également très préoccupé par cette situation puisqu’une fois de plus ce sont les élèves des familles populaires, ayant le plus besoin de l’école, qui subissent le plus fortement cette dégradation du service public d’éducation.

Dès lors, Monsieur le député souhaite connaître les mesures qu’entend prendre Monsieur le ministre pour permettre, d’une part, une rentrée scolaire apaisée en garantissant un enseignant dans chaque classe et, d’autre part, pour mettre fin rapidement à cette crise d’attractivité.

Réponse du ministère

Lors de la session 2022 des concours de recrutement des personnels enseignants du second degré, 13 690 postes avaient été ouverts, soit 300 postes de plus qu’en 2021. Par rapport à la session 2021, le nombre d’inscriptions a baissé avec 108 454 candidats en 2022 contre 136 520 en 2021.

Dans le premier degré, le nombre de recrutements ouverts au concours de professeurs des écoles a été maintenu par rapport à 2021 à hauteur de 9 900 postes. Par rapport à la session 2021, le nombre d’inscriptions au concours, hors session supplémentaire, est en baisse avec 55 146 candidats en 2022 contre 98 644 en 2021. Cette évolution du nombre de candidats s’est traduite par une dégradation des rendements de concours d’environ 10 % dans le premier et le second degrés. La diminution du nombre de candidatures enregistrées s’explique pour partie par la mise en œuvre de la réforme de la place du concours puisque les candidats doivent maintenant détenir un master 2 et ne peuvent plus se présenter en fin de 1ère année de master ; or les candidats justifiant d’une première année de master 1 avaient pu passer le concours en 2021, contractant le vivier de candidatures en 2022.

Par ailleurs une forte tension sur le marché de l’emploi qualifié pèse sur la capacité du ministère à recruter avec une attractivité suffisante, étant précisé que cette tension n’est pas sans conséquence sur l’ensemble des concours de la fonction publique. Ces évolutions prévisibles ont été anticipées dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire 2022. Au regard des besoins d’enseignement, les candidats des listes complémentaires des concours du second degré ont tous été appelés. Dans le premier degré, les académies ont été autorisées dès le 25 juillet 2022, dans la limite de leur schéma d’emploi, à faire appel aux listes complémentaires pour compenser, comme il est d’usage, les renonciations ou démissions intervenant en début d’année scolaire mais également pour pourvoir des postes vacants.

Ainsi, au 9 septembre 2022, sur les 1 215 lauréats inscrits sur les listes complémentaires des concours de recrutement des professeurs des écoles, 870 lauréats avaient été appelés. Lorsqu’il n’est plus possible de recourir aux listes complémentaires, les besoins nouveaux qui apparaissent sont pris en charge par des professeurs contractuels. Il faut préciser que plus de 80 % des contractuels en poste à la rentrée scolaire 2022 ont vu leur contrat renouvelé, c’est-à-dire qu’ils avaient déjà exercé le métier d’enseignant. Le recrutement de droit commun des agents contractuels correspond au niveau de qualification exigé pour se présenter aux concours internes des différents corps d’enseignement, d’éducation et de psychologue concernés. Les personnels ainsi recrutés bénéficient d’une formation et d’un accompagnement pendant la durée de leur contrat afin de faciliter leur intégration dans les fonctions occupées. La nature et la durée de la formation d’adaptation à l’emploi dépendent de l’expérience professionnelle antérieure de l’agent.

De plus, afin de leur permettre un accès à l’emploi pérenne au sein de la fonction publique, les contractuels sont accompagnés et disposent de facilités pour suivre les préparations aux concours de recrutement d’enseignants. Cet accompagnement peut prendre la forme d’un suivi exercé par un tuteur qui a pour mission de contribuer à l’acquisition par l’agent contractuel des gestes professionnels correspondant aux métiers de l’enseignement, de l’éducation, ou de psychologue. Le ministère poursuit son travail de revalorisation des personnels et de transformation des métiers de l’éducation au sein d’un processus global d’amélioration des conditions de travail des personnels et du système éducatif.

Conformément aux annonces du Président de la République lors de la réunion des rectrices et des recteurs d’académie à la Sorbonne le 25 août 2022, le ministère chargé de l’éducation nationale va poursuivre le chantier de l’amélioration de la rémunération des enseignants afin qu’aucun enseignant ne débute sa carrière de titulaire à moins de 2 000 € nets et, qu’en moyenne les enseignants voient leurs rémunérations augmenter de 10%. A cette augmentation inconditionnelle des rémunérations, s’ajoutera celle liée à un pacte avec les enseignants volontaires qui se traduira par une rémunération complémentaire liée à de nouvelles missions telles que le suivi individualisé des élèves, le remplacement des professeurs absents pour une courte durée ou des missions de formation.

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