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Lettre du député #12 (avril 2021)

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L’interview

Plus d’un an après le début de la crise, nous voilà reconfinés. Est-ce un constat d’échec du gouvernement ?

S’il était compréhensible d’être pris de court il y a un an, aujourd’hui les choses sont bien différentes. Or, le gouvernement gère cette crise au fil de l’eau. Les incohérences, les changements de pieds continuent, et rien ne semble avoir été préparé pour affronter chaque nouvelle vague : les urgences hospitalières sont une nouvelle fois débordées, le rythme de vaccination peine à décoller, les commerces ouverts ou fermés, les établissements scolaires sans moyens pour appliquer les protocoles sanitaires, les plate-formes informatiques de cours à distance qui plantent…

Pourquoi est-on dans cette situation selon vous ?

Il y a deux raisons à cela selon moi. La première, c’est que le logiciel présidentiel et gouvernemental est fondamentalement libéral. Le seul remède qu’ils connaissent, c’est la « main invisible du marché ». Or le virus nous montre que le marché ne règle rien. Par exemple, au lieu d’une coopération mondiale sur les vaccins qui devraient être libérés de tout brevet, les laboratoires pharmaceutiques se livrent une guerre économique acharnée, et vendent au plus offrant.

La seconde raison, c’est la conception quasi monarchique qu’a Emmanuel Macron du pouvoir. Il décide seul de tout, sans écouter ce qui remonte du terrain : par exemple ce que disent et proposent les représentants des salariés, les professionnels ou encore les élus locaux. C’est vraiment une conception d’un autre âge. Même le Parlement est ignoré. J’ai ainsi demandé, les yeux dans les yeux, au ministre de la santé qu’en Seine-Saint-Denis, les salariés de la 1ère et 2e ligne, les enseignants, mais aussi les livreurs, les caissières… soient vaccinés en priorité au Stade de France. Pas de réponse.

Quel enseignement en tirez-vous ?

Qu’il faut faire l’inverse. Le pouvoir doit d’abord se partager plutôt que s’enfermer dans sa tour d’ivoire. Et il faut changer de cap : nous n’avons pas besoin de toujours plus de marché, mais de plus d’action publique, de plus de services publics. Nous avons besoin d’hôpitaux et d’écoles. Nous avons besoin de médecins et d’enseignants. Nous avons besoin de planifier, d’organiser. Par exemple, au lieu de laisser Sanofi distribuer 4 milliards d’euros de dividendes et échouer dans la conception d’un vaccin contre la Covid19, nous avons besoin d’un pôle public du médicament.

C’est un défi pour vous ?

C’est un défi pour toute la gauche que d’organiser ce changement de cap pour remettre l’humain au cœur et tenir la promesse d’égalité républicaine. La gauche doit cesser de s’écharper, de se diviser et s’y atteler sans tarder. C’est mon combat.

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