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Commémoration du 18 juin 1940 à Saint-Denis

J’ai participé à la cérémonie de commémoration de l’appel du 18 juin 1940, pendant laquelle les collégiens de De Geyter ont lu plusieurs textes émouvants.

Ce fût pour moi l’occasion de rendre bien sûr hommage au Général de Gaulle pour l’acte de désobéissance qu’il sût poser en refusant que la France cessât le combat contre l’Allemagne nazie.

Je me suis aussi félicité de l’heureuse nouvelle que constitue l’entrée au Panthéon des résistants Mélinée et Missak Manouchian, ce dernier ayant été fusillé au mont Valérien quelques mois avant la libération.

Il était en effet urgent de reconnaître ainsi la contribution des Francs-Tireurs partisans Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) au combat pour une France libre et retrouvant ses valeurs républicaines.

Le texte de mon allocution

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs,

Au coeur de ce mois de juin 1940, la France contemple l’étendue du désastre militaire qui vient de la saisir. La bataille de France est perdue. Le commandement militaire qui porte une très lourde responsabilité en n’ayant pas su anticiper l’efficacité des tactiques et techniques déployées par l’armée allemande, comme l’essentiel du gouvernement de Paul Raynaud, replié sur Bordeaux, n’imaginent pas que le combat puisse se poursuivre.

Avec l’assentiment d’une majorité de députés qui vont lui confier les pleins pouvoirs, Pétain et ses sbires à Vichy s’apprêtent à mettre fin à la République. Leur horizon, ce sera désormais une France et même une Europe sous domination allemande, sans autre espoir que de soutirer à ce nouveau pouvoir, la permission de lui prêter main forte.

Pourtant, en ces heures particulières, où tout conspire à la soumission, au malheur et à la honte, il y eut des hommes et des femmes pour se rebeller, pour faire d’une désobéissance un devoir, et même un honneur.

C’est cet appel à désobéir, à refuser la défaite que le général de Gaulle lance en ce 18 juin 1940 sur les ondes de la BBC, en faisant de la bataille de France perdue, un épisode terrible, mais réversible, d’une guerre qu’il croit possible de gagner. Mesurons ensemble, l’effort sur soi que ce choix de la rébellion a supposé chez un homme dont le parcours militaire comme l’histoire familiale, disposait plutôt à la discipline, au respect de la hiérarchie et de l’ordre.

Comme député communiste qui n’oublie pas non plus quel adversaire politique il put être, je veux dire mon admiration pour le courage dont il sut faire preuve en ces heures, et notre gratitude commune d’avoir si obstinément et si efficacement, entretenu pendant ces quatre années d’occupation, l’espoir d’une France libre, retrouvant ses vertus républicaines.

Il ne fut certes pas le seul, d’autres hommes et d’autres femmes ouvrirent avec la même netteté, le chemin de la résistance. Je pense bien sûr au communiste Charles Tillon qui au même moment proclamait : « Notre devoir à tous est de nous unir pour conquérir notre patrie, de nous unir pour libérer son territoire de tous les oppresseurs (…). »

Oui, ce 18 juin, l’acte posé par le Général de Gaulle est un premier jalon sur la route de la libération. Elle passera par l’organisation des forces armées de la France libre, le ralliement des peuples des colonies françaises pour porter armes et drapeaux contre l’Allemagne nazie, par l’unification des réseaux de résistance, et par l’élaboration commune, au-delà de la lutte et des combats, du projet porteur de l’espoir de tout un peuple : celui du Conseil national de la Résistance.

« Résistance », ce mot historique, ce mot magique, le Général de Gaulle le prononce au terme de son allocution du 18 juin 1940, seul dans ce studio à Londres. Il inspirera des dizaines, des centaines de milliers de françaises et de français. Il inspirera aussi Missak Manouchian, le Franc-tireur partisan Main d’oeuvre immigrée (FTP-MOI) dont le Président de la République vient d’annoncer l’entrée au Panthéon.

Il peut continuer à nous inspirer aujourd’hui encore. Tout au moins, il est je crois utile que nous sachions conserver en nous un peu de sa flamme, prêts si le besoin s’en faisait sentir, à suivre l’exemple de celles et ceux qui à la suite du Général de Gaulle, surent refuser l’inacceptable.

Je vous remercie.

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