Inquiétude sur le rachat de titres de la presse par le groupe Reworld Media
M. Stéphane Peu alerte M. le ministre de la Culture sur le rachat par le groupe Reworld Media de titres de la presse française comme « Auto Plus », « Biba », « Grazia », « Closer », « Top santé », « Télé Star » ou encore « Science & vie » jusqu’alors détenus par le groupe Mondadori.
Ce rachat est lourd de menaces pour le paysage médiatique français. En effet, c’est une tout autre conception de l’information et du journalisme qui prévaut dans l’organisation et la stratégie du groupe qui s’est porté acquéreur. On n’y produit plus d’articles, mais des « contenus ». En place de rédacteurs en chef ou de journalistes, on y parle « directeur de marque » ou « chargés de contenus ». Ce virage inquiétant a logiquement conduit 194 journalistes à faire valoir leur clause de cession, suivis par 74 pigistes.
C’est tout un pan de l’information qui bascule dans le publirédactionnel, où l’ambition journalistique va faire place à des stratégies d’influences au profit d’annonceurs.
M. le ministre conviendra que cette dérive est extrêmement inquiétante. Elle appelle une réaction des pouvoirs publics et du législateur, pour qu’au-delà de la question de la concentration capitalistique déjà très préoccupante, traduisant une emprise croissante de la finance et des industriels sur le paysage médiatique français, celui-ci ne soit pas en plus soumis à des logiques mercantiles très éloignées des missions d’information, d’éducation et de divertissement que nous entendons confier à notre presse écrite ou audiovisuelle.
M. le député souhaite savoir quelles dispositions et initiatives M. le Ministre entend prendre pour remédier à cette situation.