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La droite et la république en marche main dans la main pour casser la fonction publique

Aujourd’hui, l’assemblée se prononçait sur l’ultime version texte qui va conduire à l’extinction de la fonction publique, un texte produit du travail main dans la main entre la vieille droite sénatoriale et la « nouvelle », celle de la République en Marche.

Cerise sur le gâteau, le gouvernement a choisi pour porter ce projet de droite, un ancien député socialiste, devenu secrétaire d’État. Mais ne dit-on pas qu’il n’y a pas plus anti-clérical qu’un curé défroqué ?

Retrouvez mon intervention perchoir de ce matin pour dénoncer ce projet de loi parmi les plus réactionnaire de la Vème République.

Le texte de mon intervention

Intervention PJL Fonction publique (5 min) – 4.892

Monsieur le président,
Monsieur le ministre,
Madame la rapporteure,
Mes chers collègues,

Depuis le début de cette législature, nombre de commissions mixtes paritaires se sont avérées conclusives. Avant l’accord sur le projet de réforme de la fonction publique, notre Assemblée et le Sénat se sont entendus sur l’école, la santé ou encore la biodiversité.

Faut-il y voir le témoignage de la sagesse des chambres, empruntant au terme des débats, le chemin d’un consensus raisonnable ?

Où est-ce le signe, qu’une fois les cameras éloignées, que loin du bruit et des lumières, dans la quiétude d’une commission, nos collègues de la République en Marche et la droite sénatoriale, ont en partage la même vision du monde, le même projet pour la France, un projet de droite ?

Oui, mes chers collègues, en réalité c’est bien la droite, la vielle et la nouvelle qui, main dans la main, gouvernent ce pays, avec le même mépris de notre histoire, politique et sociale, avec la même intention de privatiser chaque parcelle de l’État.

Oui, il faut être de droite pour organiser une attaque aussi frontale de notre fonction publique de carrière par le recours systématique au contrat.

Il faut être de droite pour ne pas comprendre que fonction publique et services publics ne font qu’un.

C’est parce que le fonctionnaire n’est pas soumis à un contrat, mais à la loi, qu’il oeuvre à l’intérêt général et en rend compte devant la société toute entière.

C’est parce que son statut est protecteur qu’il garantit la neutralité du service public.

C’est parce qu’il est recruté sur concours qu’il se met au service du bien commun dans l’impartialité et l’égalité.

Oui, il faut être de droite pour ne voir dans ces « libertés » qu’un carcan, et pour maquiller en progrès, ce qui est un terrible recul social et politique.

Car demain, avec la promulgation de cette loi, la porte sera grande ouverte au copinage et au clientélisme, à la confusion des finalités du public et du privé, à la remise en cause de principes fondateurs tels que la responsabilité, la neutralité, ou la laïcité.

Et toute la fonction publique sera concernée : État, territoriale et hospitalière.

Oui, il faut être de droite pour instaurer des contrats de projet, ces contrats d’une précarité extrême qui concerneront toutes les catégories y compris les catégories C, les plus fragiles.

Il est facile de voir à quel point ce dispositif d’emploi kleenex est construit sur le modèle des mini jobs allemands, système qui plonge des milliers de travailleurs dans la pauvreté la plus totale.

Oui, il faut être de droite pour assumer la suppression des CHSCT, c’est à dire le moyen pour les agents et leurs représentants de jouer pleinement leur rôle dans la protection, la santé et la sécurité des personnels.

Il faut être de droite pour s’attaquer au droit de grève, en le contraignant drastiquement sous prétexte de continuité de services publics, entravant par la même occasion un droit fondamental consacré par notre constitution.

Oui, il faut être de droite pour vider les services publics de ses fonctionnaires, organisant leur départ, autorisant leur détachement d’office vers le privé, un processus qui conduit finalement à affaiblir les services publics, à affaiblir l’État.

Cerise sur le gâteau, le gouvernement a choisi pour porter ce projet de droite, un ancien député socialiste, devenu secrétaire d’État. Il y a même mis beaucoup de zèle : mais ne dit-on pas qu’il n’y a pas plus anti-clérical qu’un curé défroqué ?

N’ayez aucun doute chers collègues. Ce texte de destruction massive du statut de la fonction publique fera date comme l’un des plus réactionnaires de l’histoire de notre République.

En le votant, l’histoire vous jugera d’autant plus durement que les enjeux de ce siècle exigent au contraire que nous nous engagions sur un chemin bien différent.

Plus que jamais l’urgence écologique et sociale exigent de la puissance publique une prise en considération de l’intérêt commun.

Plus que jamais l’époque appelle à plus de services publics, à plus de démocratie, à des liens plus étroits entre les citoyens et l’action publique.

Plus que jamais, nous avons besoin de consolider notre fonction publique statutaire.

Oui, chers collègues, il faut être de droite pour ne pas comprendre cela, et refuser, encore et encore, d’entendre ce que les Français ont répété sans relâche, partout sur le territoire, depuis bientôt près d’un an.

Voilà pourquoi les députés communistes s’opposent de toutes leurs forces à ce projet de loi, en tous points contraire à l’idéal républicain.

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