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Éducation : l’assignation des élèves à leur origine sociale est insupportable

Lors de la séance des questions au gouvernement du 13 juin 2023, j’ai interpellé le ministre de l’Éducation nationale sur le profond manque de mixité scolaire dont témoigne notre système éducatif. Plus que dans n’importe quel autre pays de l’OCDE, le système éducatif français reproduit et aggrave les inégalités sociales au lieu de les corriger.

L’excellence éducative se concentre en effet dans les établissements des quartiers bourgeois, laissant de côté les enfants issus des milieux populaires. Comme en témoigne désormais les statistiques jusqu’ici tenues secrètes, cette situation constitue un véritable séparatisme qui mine les fondements de notre République et constitue une rupture d’égalité désespérante.

Sachant que les écoles privées sont financées à 73% par de l’argent public, j’ai demandé au gouvernement d’entendre la mise en garde de la Cour des comptes qui s’étonne que ce financement public ne soit assortie d’aucune contrepartie en termes de mixité scolaire. Enfin, j’ai suggéré de donner suite à la proposition de réunir dans une même académie, le plus riche et le plus pauvre département de France : Paris et la Seine-Saint-Denis.

Le texte de mon intervention

Madame la Présidente,

Chers collègues,

Ma question s’adresse au ministre de l’Éducation nationale.

Plus que dans n’importe quel autre pays de l’OCDE, le système éducatif français reproduit les inégalités sociales au lieu de les corriger. Pire, il les aggrave. C’est pourquoi vos déclarations « pour favoriser la mixité scolaire » avaient suscité un vif intérêt.

Oui, l’assignation et l’enfermement des enfants de notre pays à leur situation sociale d’origine sont indignes de la France ! L’excellence éducative se concentre désormais dans les cœurs gentrifiés des métropoles et les territoires les plus bourgeois, en témoigne les disparités statistiques accablantes des indices de position sociale (IPS) entre les établissements, statistiques que l’État a trop longtemps tenues secrètes.

Il s’agit là d’un véritable séparatisme qui mine les fondements de notre République. Car un pays qui laisse les inégalités se creuser est un pays qui régresse.

Monsieur le ministre, nous ne voulons pas ouvrir une nouvelle « guerre scolaire », mais nous ne supportons plus la « guerre sociale » dont sont victimes les élèves issus des milieux populaires.

J’ai donc deux questions.

Premièrement, s’agissant de l’enseignement privé sous contrat, quelle suite entendez-vous donner au rapport de la Cour des comptes qui s’émeut de l’absence de contrôle et de contrepartie en termes de mixité sociale, sachant que 73 % de leur financement provient de l’État et des collectivités ?

Deuxièmement : alors que le département le plus riche de la France hexagonale est mitoyen du plus pauvre, quelle suite allez-vous donner à la proposition que vous avez vous-même jugé « décoiffante », de réunir dans une même académie, Paris et la Seine-Saint-Denis ?

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