Prix du Passe Navigo : pour une augmentation d’urgence de la contribution des entreprises
Monsieur le député appelle l’attention de M. le ministre délégué chargé des transports sur la nécessaire augmentation du Versement mobilité (VM), contribution des employeurs au financement des transports publics.
En effet, les transports en Île-de-France font actuellement face à une double difficulté. Nous constatons d’une part une dégradation inédite du service rendu à la population, faute d’investissements dans de nouvelles rames et dans l’entretien des infrastructures, ou encore par manque d’anticipation dans la gestion du personnel, le recrutement et la formation d’agents qualifiés.
Or, à cette dégradation du service qui rend la vie impossible à nombre de nos compatriotes franciliens, avec la multiplication des retards, de trains surchargés et d’une réduction de la fréquence des rames et des bus, risque de s’ajouter une hausse très importante du tarif du Passe Navigo, liée à l’explosion des prix de l’énergie. En effet, le surcoût d’exploitation prévisible qui selon Île-de-France Mobilités, s’établit à 950 millions d’euros pour l’exercice 2023, impose la mobilisation de moyens supplémentaires.
Dans un contexte de tensions considérables sur le pouvoir d’achat des ménages, la compensation de cette flambée des prix par l’augmentation massive du prix du Passe Navigo, comme l’envisage la Présidente de la région Île-de-France avec un tarif porté à 84,10 euros par mois, est tout à fait inacceptable.
C’est d’abord une grave injustice pour les salariés, qui par ailleurs pèsera indirectement sur les entreprises qui cofinancent le Passe Navigo de leurs salariés. En outre, une telle augmentation risque de détourner nos compatriotes des transports publics alors même que leur développement est une priorité dans la lutte contre le changement climatique.
La mobilisation de recettes supplémentaires est donc indispensable, aussi bien pour rétablir une qualité du service public en chute libre que pour compenser cette hausse des tarifs de l’énergie. Or, si l’on peut suivre M. le ministre lorsqu’il affirme qu’il n’y a « aucune justification » à ce que le prix du Passe Navigo augmente, il faut alors nécessairement mobiliser d’autres financements et envisager la hausse du VM que le gouvernement a refusé jusqu’alors.
C’est pourquoi M. le député demande que le gouvernement révise sa position et s’engage pour l’augmentation du VM des entreprises. C’est une demande partagée par la région Île-de-France comme par l’ensemble des associations de défense des transports publics, afin de contenir l’augmentation des tarifs pour les usagers. En effet, dans un courrier aux parlementaires, les présidents des associations FNAUT Île-de-France et Plus de Trains écrivaient « les transports publics d’Île-de-France vont mal (…). Alors que les usagers franciliens subissent depuis plusieurs mois ces dégradations, il nous paraît indispensable de conserver des tarifs raisonnables ».
Un tel choix serait une décision de bon sens et dans l’intérêt des entreprises elles-mêmes. D’abord parce que la mobilité des salariés est une source de gain de productivité. Ensuite parce qu’a contrario, la perte d’attractivité et de fiabilité des transports en commun risque de conduire au mal-être des salariés et à une hausse de l’absentéisme.
Par conséquent, M. le député attire l’attention du ministre sur la proposition d’une augmentation modulée du VM, selon les territoires, ciblant les arrondissements du coeur de Paris et les grands centres d’affaires de l’Ouest francilien qui ouvre une forme de péréquation mobilisant prioritairement les entreprises à la fois les plus profitables et les plus consommatrices de transport.
M. le député souhaite donc connaître l’avis de M. le Ministre sur cette proposition et les dispositions qu’il entendre mettre en oeuvre afin de rassurer les franciliens, de rétablir la qualité de transport et leur éviter cette augmentation du prix du Passe Navigo.