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Recours au 49.3 : j’interpelle la Première ministre

Lors de la séance des questions au gouvernement du 3 novembre, j’ai dénoncé au nom des députés communistes, le recours au 49.3 qui a une nouvelle fois brutalement clôturé tout débat à l’Assemblée nationale sur l’examen du budget de la Nation.

Pourtant, un travail sérieux d’amendement avait été engagé sur ce budget pour tenir compte de la réalité de nos circonscriptions et des difficultés concrètes de nos concitoyens : en matière d’éducation, de transport, de logement,…

Des propositions utiles et justes avaient été adoptées contre l’avis du gouvernement comme une taxation des super-dividendes, un dispositif de lutte contre l’évasion fiscale ou un crédit d’impôt pour la prise en charge du grand-âge. Alors que les électeurs ont, en conscience, décidé d’écarter Marine Le Pen de la présidence de la République, sans pour autant donner de majorité à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale, le pouvoir n’en tient aucun compte et décide de contourner le peuple.

Un choix qui pourrait ouvrir une porte obscure donnant sur le césarisme et l’autoritarisme. •

Le texte de mon intervention

Madame la Première ministre,

Il y a quelques mois seulement, les français ont fait un choix conscient. Celui d’écarter Marine Le Pen de la Présidence de la République. Et dans la foulée, ils ont fait le choix tout aussi conscient de ne pas donner de majorité à l’Assemblée nationale à Emmanuel Macron.

Cette situation aurait dû vous conduire à une toute autre conception du gouvernement de la France. Une pratique plus modeste du pouvoir, disposée au dialogue, prête au compromis. 

Ainsi, l’examen des budgets de la France, qui est un acte essentiel de notre démocratie, et qui touche aux aspects les plus concrets de la vie de nos compatriotes, aurait pu être l’occasion de ce travail constructif. Nous y étions prêts. De nombreux amendements ont été déposé en ce sens, fruit du travail que nous tous, sur tous les bancs, menons dans nos circonscriptions, avec les populations, les acteurs économiques et sociaux.

Or, ce travail de co-construction, vous préférez y couper court en dégainant le 49.3, sourire aux lèvres. À ce stade, vous ne faites pas le choix de doter la France d’un budget, mais celui d’empêcher la représentation nationale d’en débattre.

Ainsi, nous ne débattrons même pas d’un budget aussi essentiel pour l’avenir de la Nation et de nos enfants, que celui de l’Éducation nationale où tant de chose sont à reconstruire.

Nous ne débattrons pas davantage du budget des collectivités qui sont pourtant le premier rempart contre la crise.

Alors Madame la Première Ministre, vous gagnez peut-être provisoirement. Mais votre victoire est une victoire à la Pyrrhus.

Hier vous nous avez jugé irresponsables. À notre tour de vous mettre en garde et de nous inquiéter. En contournant l’Assemblée nationale voulue par le peuple, c’est le peuple que vous contournez. Avez-vous conscience qu’en agissant ainsi, vous ouvrez une porte obscur, vers l’autoritarisme et le césarisme ?

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