Dissolution de la compagnie de sécurisation et d’intervention 93 : une affaire prévisible et l’échec d’une doctrine de police
Le préfet de Police, Didier Lallement, vient d’annoncer la dissolution de la CSI 93 après le placement en garde-à-vue de six de ses agents dans le cadre d’une enquête pour « détention et transport de stupéfiants », « vol », « faux et usage de faux », « extorsion de fonds » et « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».
Des faits graves qui appellent, outre évidemment des poursuites judiciaires et des condamnations exemplaires, des mesures fortes pour mettre fin à de tels agissements.
Je rappelle que la CSI 93 est née d’une réforme pour une police du « Grand Paris » que je n’ai cessé de dénoncer depuis sa création notamment en raison de son organisation complexe et éloignée du terrain.
Or, loin des commissariats, loin des territoires, loin des hiérarchies, l’affaire de la CSI 93 était malheureusement prévisible.
Elle doit désormais nous interroger sur cette réforme qui n’est bonne ni pour les habitant.e.s ni pour la police.
La Seine-Saint-Denis a besoin d’un grand service public de la police avec une hiérarchie au plus proche du terrain et d’agents en nombre suffisants formés et encadrés pour garantir une police respectueuse et respectée.
En attendant, le Préfet de Police et le ministre de l’Intérieur doivent rassurer les habitant·e·s inquiet·e·s de savoir si la dissolution de la CSI 93, composée de près de 150 agents, va se traduire une nouvelle fois par une baisse d’effectifs de policiers déjà en nombre insuffisant dans le département.