Réorganisation à La Poste pour le maintien d’un service postal quotidien et accessible
Monsieur le député Stéphane PEU appelle l’attention de Monsieur le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sur les changements à l’œuvre au sein du groupe La Poste venant percuter les missions de service public dont il a la charge.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2023, La Poste a mis en place une série de réorganisations des envois postaux.
Parmi elles :
- la suppression du timbre rouge, qui étaient réservés aux envois de courriers prioritaires acheminés à J+1, et désormais remplacés par une « e-lettre rouge suivie ». Un dispositif numérique très contestable car il rend quasi-inaccessible l’envoi de courriers urgents aux 14 millions de français souffrant d’illectronisme en France et complique drastiquement la tâche pour les autres usagers en les obligeant à avoir recours à un outil informatique.
- le passage d’une distribution à J+2 à une distribution à J+3 pour les courriers dits ordinaires
- Dans le même temps le groupe La Poste a annoncé le lancement, à compter de mars 2023 dans 68 zones en France, d’une expérimentation visant à remplacer les distributions de courriers quotidiennes par une distribution un jour sur deux, à l’exception des colis, de la presse et des courriers recommandés.
Or, Monsieur le député souhaite rappeler que la norme du J+1 et de l’acheminement du courrier quotidiennement relèvent pourtant d’une exigence légale bien spécifique. L’article L.1 du code des postes et communications électroniques prévoit, en effet, que « Les services de levée et de distribution relevant du service universel postal sont assurés tous les jours ouvrables, sauf circonstances exceptionnelles. »
Il est donc évident, outre le fait que cela est une atteinte au droit, cette expérimentation dégradera considérablement le service public des envois postaux.
Si ces réorganisations sont justifiées par la direction du groupe La Poste par le fait que les usages ont considérablement évolué ces dernières années et qu’il s’agit en réalité simplement d’une adaptation de l’offre aux besoins actuels, Monsieur le député s’interroge sur les réelles motivations et ses conséquences sociales. En effet, en réduisant drastiquement les services c’est aussi la masse salariale qui risque d’être impactée -une inquiétude s’est d’ores-et-déjà exprimée au sein des syndicats du groupe qui craignent la suppression de plusieurs milliers d’emplois.
En ce début d’année 2023 où les Français doivent faire face à une inflation galopante, à la dégradation de services publics du quotidien tels que les transports, par un climat social tendu, l’Etat ne doit pas laisser le groupe La Poste agir ainsi. Un groupe dont le capital est à 100% public.
Monsieur le député souhaite donc connaitre l’avis de Monsieur le ministre sur ces réorganisations et les mesures qu’il entend prendre pour faire respecter le droit et rassurer les Français sur le maintien d’un service public des envois postaux accessible et quotidien.