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Discours de la commémoration du 8 mai 1945

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants,

Mesdames et Messieurs les élus, 

Mesdames, Messieurs, 

Nous commémorons en ce jour, la victoire finale contre l’Allemagne hitlérienne. Ce 8 mai 1945 met fin à 6 années de guerre en Europe, la guerre la plus meurtrière que le monde ai jamais connu avec 60 millions de morts, dont une majorité de civils. Il faudra pourtant et malheureusement attendre encore plusieurs mois pour que la seconde guerre mondiale prenne fin avec la capitulation du Japon. 

Cette défaite militaire de l’armée allemande n’est pas sanctionnée en ce 8 mai 1945, par un simple armistice, comme ceux qui avaient interrompus les combats en 1870 ou encore en 1918. En exigeant une « capitulation sans condition » de l’Allemagne hitlérienne, les alliés témoignent de leur volonté ferme de refuser toute possibilité de négociation et de dialogue avec la barbarie nazie.

En effet, depuis des semaines, en libérant les camps de concentration et d’extermination, les soldats alliés et ceux de l’armée rouge, découvraient effarés la monstrueuse entreprise de mort imaginée par Hitler et ses séides.

On ne transige pas avec la bestialité et le racisme inouï du nazisme. C’est bien, avec cette exigence de « capitulation sans condition », la feuille de route qui était fixé aux générations à venir et qui demeure aujourd’hui la nôtre.

Ce 8 mai 1945, c’est aussi la victoire de toutes celles et ceux qui, parfois depuis plus de 20 ans, étaient engagés dans le combat contre un fascisme aux maints visages en Europe : ceux qui moururent sur l’Ebre pour la République espagnole, ceux qui croupissaient dans les prisons du Duce, ceux du ghetto juif de Varsovie qui se soulevèrent contre leurs bourreaux, ceux qui furent martyrisés en France par la Milice de Joseph Darnand.

N’oublions pas aujourd’hui d’où vint le mal qui rongea l’Europe au siècle passé. En Allemagne, en Italie, en Espagne comme en France, le nazisme, le fascisme, le franquisme et le vichysme ont prospéré sur un mal profond, les conditions brutales de la fin de la première guerre mondiale, la crise de 1929, l’appauvrissement des peuples, le mal-être et tout ce qui nourrit l’angoisse, le désespoir, la peur et finalement la haine.

Le feu sombre qui conduisit à cette conflagration mondiale couve encore sous les cendres. Les idées de l’extrême-droite empoisonnent comme jamais depuis 1945, l’air du temps, manquant il y a quelques semaines et de très peu, d’accéder au pouvoir en France.

Les canons de Poutine écrasent en ce moment même le peuple ukrainien. Les appels à la surenchère guerrière se font plus pressants, comme si une quelconque issue pouvait être cherchée de ce côté. Dans un monde qui compte encore près de 13.000 têtes nucléaires, un troisième conflit généralisé signerait tout simplement, la fin de l’humanité.

Mais en ce printemps 1945, si d’un côté le Reich qui devait durer 1.000 ans s’effondre, le bonheur redevient une idée neuve en Europe pour reprendre les mots de Saint-Just.

Avec le programme du conseil national de la résistance, s’élabore le remède au poison fasciste et raciste. Dans un pays en ruine, la république puise dans ses valeurs cardinales, Liberté, Égalité, Fraternité, la ressource pour se refonder : c’est la presse qui s’est vautrée dans la collaboration qu’on libère des puissances l’argent, ce sont les femmes qui acquièrent enfin le droit de voter, c’est le régime général de la sécurité social accordant à chacun la reconnaissance de ses besoins quels que soient ses moyens, c’est un état réorganisé à partir du statut de la fonction publique, c’est la nationalisation des grandes infrastructures et de moyens de production. 

C’est aujourd’hui encore ce « pacte social » qui contribue à l’unité républicaine du pays. Il nous faut le préserver même s’il n’épuise pas les chantiers à ouvrir pour le progrès humain.

Ainsi donc, alors même que la France célébrait cette victoire et sa libération, des forces de répression perpétraient en Afrique du Nord, à Sétif et à Guelma, de terribles massacres, ceux-là même qui, en radicalisant le mouvement nationaliste, conduiront par la suite à la guerre d’Algérie. Se souvenir, c’est tout un, honorer la mémoire de ceux qui se dressèrent contre la barbarie, et qui relevèrent le pays, mais aussi ne pas oublier, nos propres fourvoiements. 

Nous commémorerons tout à l’heure ce tragique épisode de l’histoire de la France et de l’Algérie, à Saint-Denis, place du 8 mai 1945.

L’histoire est là pour nous interpeller. Employons-nous à ce qu’elle ne se répète pas.

Et sachons puiser dans la même énergie que celle qui inspira nos prédécesseur de la Libération, pour relever les défis de notre temps.

Je vous remercie.

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