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Privatisation d’ADP, le gouvernement s’entête

J’ai interpellé Bruno Le Maire sur le projet de privatisation scandaleuse d’ADP. C’est un abandon de souveraineté nationale, une faute stratégique, budgétaire, économique et même démocratique.

Un projet tellement obscur et hors norme que pour la première, l’Etat devra payer pour privatiser !

Retrouvez-ici mon intervention cet après-midi à l’assemblée.

Merci M. le Président, ma question s’adresse à M. le Ministre de l’économie et des finances.

Alors que les sénateurs ont rejeté la privatisation d’Aéroport de Paris, votre gouvernement s’apprête contre vents-et-marées, à commettre une terrible faute en maintenant ce projet.

D’abord une faute stratégique : ADP est une infrastructure clé, un monopole. Même les Etats-Unis s’interdisent de privatiser leurs aéroports.

Ensuite une faute économique : on sait désormais que privatiser un monopole naturel, ou une activité économique non concurrentielle, conduit à de piètres résultats. Le scandale de la privatisation des autoroutes est là pour nous le rappeler.

C’est aussi une faute budgétaire : ADP est la première société aéroportuaire au monde. Avec un taux de marge de 14 %, elle est une source de revenus réguliers pour les comptes publics ! On ne tue pas la poule aux œufs d’or.

C’est également une faute de méthode : on ne brade pas des biens communs, même pour financer un fonds d’innovation. D’autant que cet argument est fallacieux. Les 300 millions d’euros annuels que rapporteront vos privatisations sont nettement inférieurs aux 800 millions d’euros annuels que ces entreprises génèrent aujourd’hui.

C’est enfin une faute démocratique. ADP n’est pas constitutionnellement privatisable : elle gère une frontière vitale au coeur de notre capitale économique et politique. Ce serait un abandon supplémentaire de notre souveraineté nationale.

Votre projet défie toute logique et affaiblit la France. Cette privatisation est hors norme et même obscure. En effet, pour la première fois, l’État devra payer pour privatiser.

M. le Ministre, allez-vous contre toutes ces évidences économiques, contre cette hypothèque constitutionnelle et le vote du Sénat, persister dans votre projet contraire aux intérêts de la Nation ?

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